Projection

Séance Fern Silva

Appartient au cycle : Cinéma du réel 2023

Le 01/04/2023
à 21h00

FDI 300
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Public visé :

Tout public

RIDE LIKE LIGHTNING, CRASH LIKE THUNDER

de Silva Fern
00h08min, États-Unis, 2017, Aucun dialogue

Alors qu’une tempête approche, la main rampante de l’histoire perturbe la nature et les comportements autour de la rivière Hudson, dans le nord de l’État de New York.

Quelle est la signification du titre du film ?

C’était une référence au moment où Rip Van Winkle se perd dans les Catskills et trouve les fantômes d’Henry Hudson et de son équipage dans une grotte en train de boire et de jouer au bowling. On a dit que le tonnerre et la foudre était provoquée par leur mauvais comportement sur les flancs des montagnes. Après que Rip ait tout bu, il s’endort pendant vingt ans et se réveille dans un monde d’après la guerre d’Indépendance. Le titre est également dans les paroles d’une chanson de Big Youth au début du film.

Pouvez-vous parler un peu de la « main rampante de l’histoire » qui apparaît étrangement tout au long du film ?

C’était surtout une autre référence aux fantômes d’Henry Hudson et de son équipage dans Rip Van Winkle, mais c’était aussi une référence à la paranoïa dans l’air. J’ai fait ce film à l’époque de l’élection présidentielle, donc ça traînait certainement… impossible d’échapper aux panneaux électoraux partout. J’ai aussi beaucoup pensé à John Carpenter et plus particulièrement à The Fog. Malheureusement, cette main pourrait ramper au coin de la rue depuis un certain temps maintenant…

(Entretien avec Meghan Gilligan, the-take.com, 2017)

ROCK BOTTOM RISER

de Silva Fern
01h10min, États-Unis, 2021, Langue : anglais, English-speaker friendly

Tandis que la lave continue à jaillir du centre de la terre sur l’île d’Hawaï – présentant un péril imminent –, une crise couve. Des astronomes prévoient de construire le plus grand télescope au monde sur Mauna Kea, la montagne la plus sacrée et la plus vénérée d’Hawaï.

Ce sont Simon et Garfunkel qu’on entend à la place chanter ce refrain – « I am a rock, I am an island » – que le film semble alors reprendre à son compte. Refrain facétieux, car si nul homme n’est une île, nulle île ne saurait nier ses relations d’interdépendance : la connaissance de ces relations définit précisément l’intelligence insulaire. C’est le nœud complexe de ces relations qui attirent Fern Silva à Hawaï, au moment où un télescope de trente mètres, fruit d’une coopération internationale au montant astronomique, menace de s’installer sur la montagne sacrée de Mauna Kea, et rencontre une forte opposition locale dont l’acteur Dwayne Johnson – The Rock – se fait le porte-voix, revêtant sans doute déjà un peu l’habit du roi Kamehameha qu’il s’apprête à jouer dans un prochain film de Robert Zemeckis. Le film entier est à l’image de l’extraordinaire palimpseste de cette situation. S’appuyant sur les savoirs ancestraux de la navigation polynésienne, le récit des missions d’évangélisation, les recherches d’intelligences extraterrestres et d’autres planètes habitables conduites par l’observatoire à mesure qu’un manteau de lave menace toujours plus de recouvrir les plaines habitées, Rock Bottom Riser explore le syncrétisme d’Hawaï et l’influence d’un colonialisme renouvelé par la science, sous la forme d’un flot continu qui transforme ses différents fragments en un seul bijou rougeoyant.

Antoine Thirion

Publié le 08/03/2023 - CC BY NC ND 4.0