Le cinéma documentaire n’a pas le même nombre de sagas, de films à suite, de remakes que la fiction. Mais cela est loin d’être exclu, ces deux séances en témoignent. Il est en effet arrivé que l’on « re-tourne » à l’endroit d’un film précédent, après un laps de temps.
Grâce à Monica in the South Seas de Mika Taanila et Sami van Ingen, on peut accéder à la fabrique de Moana en 1924 et 1925, mais surtout à la conception de la version sonorisée achevée en 1980 sous le titre Moana With Sound. En effet, cinquante ans après le tournage de la version originale, Monica Flaherty s’envole de nouveau pour l’île samoane de Savai’i en compagnie du documentariste Richard Leacock, afin d’enregistrer une bande-son à partir des bruits de l’île et de voix en dialecte local.
Grâce à la petite fille du chef Seumanutafa, ami intime de l’écrivain-voyageur Robert Louis Stevenson, Flaherty s’installa durablement en famille sur l’île samoa de Savai’i – avec sa femme Frances et sa fille Monica âgée de deux ans, partageant la vie des habitants.
Bien différent des péripéties de Nanouk l’esquimau, où l’on lutte courageusement pour sa survie sur la banquise, il ressort de Moana avant tout sérénité et harmonie entre les êtres et leur environnement, comme le souligne le sous-titre de la version originale : une romance de l’âge d’or (« A Romance of the Golden Age »). La sonorisation de Monica Flaherty et Richard Leacock et le subtil mixage confèrent une épaisseur supplémentaire au monde mélanésien.