Centre Pompidou
Place Georges Pompidou
75004 Paris
Public visé :
Tout public
En exploitant une multitude de documents d’archive inédits, le film esquisse un portrait personnel et complexe de l’une des réalisatrices indépendantes les plus énigmatiques d’Écosse. Le point de vue est celui d’un artiste sensible au potentiel poétique que Margaret Tait décelait dans le cinéma.
À l’aide d’une archive de documents inédits faite de notes, de rushes, de correspondances et de morceaux d’entretiens sonores, Luke Fowler raconte la vie et le travail de la cinéaste et poétesse Margaret Tait ainsi que des Orcades, archipel du nord de l’Écosse et région natale de la cinéaste. Pour dresser le portrait de Tait, Luke Fowler arpente les lieux. Il accorde une même valeur et accueille avec la même tendresse les propos des voisins, des gens qui ont aimé la cinéaste ou des spécialistes de son travail. Par une filiation évidente, se retrouve chez Fowler la méthode de Tait : apporter une attention similaire à tout ce que l’on filme et prendre le temps de saisir les détails intimes et les transformations les plus modestes. Pour filmer un paysage, tout compte : la forme des toits, le vert des Orcades, les variations de lumières. Le film se trouve dans les mouvements les plus imperceptibles. Les sensibilités des deux cinéastes s’accordent et on ne sait plus très bien à qui sont les images. Ainsi leurs regards se mêlent et se répondent. Des fragments de l’œuvre de Tait à ceux des images de Fowler, le film travaille le souvenir fugitif, la beauté des morceaux ou des ratés et l’inachevé comme source inépuisable. C’est justement un film inachevé de Tait qui guide Being in a Place : Heartlandscape: Visions of Ephemerality and Permanence. « Heartlandscape », c’est le nom que Tait donnait au trajet entre sa maison et son atelier, qu’elle aimait et qui la fascinait par son paysage inconstant et son histoire millénaire. « Heartlandscape », cela pourrait aussi être le titre du trajet de sa vie ou de celui qui mène Luke Fowler à Margaret Tait.
Clémence Arrivé
Lire aussi l’entretien avec Luke Fowler
Publié le 24/03/2023
- CC BY NC ND 4.0