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Tout public
Quel est le point commun entre un club consacré aux trains miniatures et le légendaire critique de cinéma et peintre Manny Farber ? Le désir de recréer le passé (les mondes élaborés en miniature des aficionados de locomotives, les toiles foisonnantes de Farber) ?
« Routine Pleasures je l’ai fait en réaction contre le succès des jumelles. Poto et Cabengo a eu en effet beaucoup de succès aux États-Unis. Elles sont tellement étonnantes que j’aurais pu, à la limite, les filmer n’importe comment et avoir de l’impact. Alors je me suis dit ; il faut faire quelque chose d’un peu plus compliqué. Prendre un sujet sec comme un croûton de pain et le débusquer par le style. D’où cette idée d’avoir deux éléments qui n’ont aucune raison de se rencontrer et de poursuivre le film comme l’espace de leur croisement, moi au milieu, établissant les ponts. Les États-Unis vivent essentiellement sur un axe géographique… Pour faire un road movie, je me suis dit qu’il fallait mettre la caméra sur dix centimètres de “road” et examiner ce qui se passe sur ces dix centimètres. C’est pourquoi j’ai fait un “train movie” qui ne bouge pas, qui se passe dans un hangar, mais qui en même temps fait voyager mentalement. »
Jean-Pierre Gorin(Entretien avec Jean-Paul Fargier, Cahiers du cinéma, octobre 1986)
Publié le 08/03/2023
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